Les Apocryphes de Flamel
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Les Apocryphes de Flamel

Bien des années ont passé depuis la fin du Lord. Le monde est devenu instable, et les avancées techniques des moldus menacent de le détruire. Au sein de la communauté sorcière, manipulation et oppositions font rage.
 
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 Au détour d'un couloir [1er étage]

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MessageSujet: Au détour d'un couloir [1er étage]   Au détour d'un couloir [1er étage] Icon_minitimeDim 5 Oct - 23:03

Il soupira faiblement. Son regard se promenait sur le lac qu'il voyait se dessiner, bien loin devant lui. Debout dans un couloir du premier étage, il s'était appuyé sur le rebord d'une fenêtre, les yeux dans le vague fixant un point indéfini sur l'eau qui cachait le calamar géant. Existait-il vraiment, celui-là ? Cela pouvait tout aussi bien n'être qu'un conte pour enfants destiné à les empêcher de s'approcher des eaux troubles. Nul doute que ces dernières cachaient bien d'autres choses qu'un simple poulpe. Ils étaient à Poudlard, après tout.

Curieusement, il ne se sentait pas transporté de joie à l'idée d'être dans l'antique château. Bien des gens le comparait à une nouvelle maison, mais la seule qui trouvait grâce aux yeux du garçon était la sienne, là où il était entouré de sa famille, si cinglée soit-elle dans son ensemble. Il ne doutait cependant pas que l'école regorge de nombreux secrets, secrets qu'il comptait fermement découvrir, car après tout, tant qu'à y être, autant ne pas perdre son temps. Par exemple, la protection des lieux était un mystère qu'il comptait bien percer, dut-il y passer 7 années ou plus pour y parvenir.

Pour l'heure, bien loin de cette décision qui tenait plus de la promesse, le roux se demandait surtout si Elle avait vu la même chose que lui, de cette fenêtre. Même sans jamais avoir rien vécu auprès d'elle à Poudlard, il ne pouvait s'empêcher de penser à elle chaque fois qu'il voyait quelque chose de nouveau. Et Dieu sait que ne connaissant rien aux lieux, des choses nouvelles, il en découvrait à chaque instant !

Il sursauta.

Deux bras venait de se refermer sur sa silhouette fine, en silence. Comme toujours. Gabriel se décontracta lorsqu'il reconnut le parfum des cheveux du garçon qui l'enlaçait, alors que celui-ci posait son menton sur l'une de ses épaules. Sans se soucier d'être vu ou non, il relâcha le contrôle qu'il avait sur son visage et perdit dans l'instant ses airs froids, presque hautains. Les yeux clos, il écouta religieusement la respiration calme de son jumeau, apaisant par la même occasion ses craintes.

Le temps s'écoulait lentement, du moins avait-il cette impression. Le jeune sorcier avait posé ses mains sur celles de son frère, rendant l'étreinte comme il le pouvait. S'il n'avait pas eu pleinement conscience de ne pas être chez eux, sans doute se serait-il laissé aller encore plus, mais il ne pouvait s'empêcher d'être sur ses gardes, guettant le moment où une présence indésirable viendrait rompre cette pause dans une journée passée trop longtemps avec d'autres que Maël.

Et, indubitablement, il finit par entendre des pas qui s'approchaient. Lentement, sans doute trop, il se détacha du corps chaud et accueillant de son seul et unique compagnon et ami. Quand il ouvrit les yeux, il avait face à un(e) jeune sorcier(e) de l'école. Presque immédiatement, sa main droite vint trouver celle de son sosie, dans son dos, à l'abri des regards indiscrets, et ils entrecroisèrent leurs doigts.

Gabriel le savait sans même avoir à regarder derrière lui, malgré ce geste de tendresse, les deux roux paraissait aussi chaleureux qu'une banquise, et les yeux trop verts fixaient avec la même intensité teinté d'insolence l'importun qui venait de les déranger dans le couloir désert qui aurait du ne jamais être emprunté à cette heure-ci...


"Pars." entendit-il dans son dos (En somme, c'est Maël qui parle)

[Libre]
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Lucile Hayworth
Préfet de Serpentard, 2e année
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MessageSujet: Re: Au détour d'un couloir [1er étage]   Au détour d'un couloir [1er étage] Icon_minitimeLun 6 Oct - 21:02

Aaaah la rentrée...les nouvelles fournitures toutes neuves qui sentent encore la grande boutique chic...les nouveaux uniformes taillés sur mesure par des couturiers qui s'y connaissent bien mieux que les stupides gens de chez Guipure...les nouvelles coupes de cheveux, pour certaines tellement ratées qu'on se demande si on n'est pas directement passé à la case Halloween...

Il y a des élèves chez qui la simple évocation du mot "rentrée" provoque des sueurs froides et des angoisses nocturnes suffisantes à faire déprimer n'importe qui. Ce sont les tout petits nouveaux, les cancres qui s'arrangent pour ne jamais avoir plus de D, ou, pire encore, les tristes représentants de la race des exclus, des intouchables, des infréquentables, des cas sociaux : les impopulaires...

Ces gens que l'on voit dans la cour mais à qui on ne parle pas. Ces gens que l'on entend parler en salle commune mais à qui on ne répond pas. Ces gens qui nous aident à faire des motifs originaux sur nos cartes mais que l'on n'invite pas à la fête...Ces pauvres hères, voyez-vous, sont sans doute ceux qui attendent la rentrée des classes avec le plus de crainte. Car les nouveaux ont une chance de se faire un nom. Les cancres, même s'ils ne remontent pas leur lamentable moyenne, font au moins parler d'eux - surtout s'ils s'arrangent pour être drôles en contrepartie.

Mais pour un exclu, comment se faire entendre d'une foule de condisciples qui l'ignore ostensiblement depuis leur première année ?

Fort heureusement pour Lucile, elle n'appartenait à aucune de ces trois catégories d'infâmie.
D'abord, elle était en deuxième année, et même l'année d'avant, son nom lui conférait une sorte d'aura naturelle qui faisait qu'on se retournait quand même sur son passage, ne serait-ce que pour jeter un coup d'oeil curieux sur la quatrième Hayworth.
De plus, son insigne ne laissait pas indifférent, surtout qu'elle ne l'avait reçu que récemment, et qu'on ne savait pas encore quel genre de préfète elle serait. Glaciale et cassante, comme Righley ? Ou plus chaleureuse et sournoise, comme Maddison, qui n'avait pas porté l'insigne mais avait fréquenté un préfet et exercé l'autorité en son nom ?
Enfin, presque plus personne n'ignorait qu'elle avait fini au bras de Lilian Delcourt au bal qu'elle avait donné pour Maddison quelques mois auparavant. Et outre qu'elle ait été l'hôtesse d'une soirée au luxe étouridssant dont on entendait encore parler, le fait qu'elle ait été vue auprès du garçon le plus désiré de l'Ecole ajoutait encore à son prestige.

Pour toutes ces raisons, Lucile n'avait pas appréhendé son retour en classe, loin de là. Cette nouvelle année ne serait une nouvelle marche dans son ascension au trône, qui ne semblait pas si loin.

Avec un petit signe de tête pour ses connaissances, accompagné, selon le nom de leurs parents, d'un sourire discret, Lucile marchait tranquillement dans les couloirs, de l'air d'une reine qui se promène dans ses domaines.

Entourée, comme toujours, de Penelope Rolland et Amanda Hayes, elle les écoutait raconter leurs meilleurs souvenirs de vacances - la Toscane pour l'une, Malibu pour l'autre - comme si elles ne lui en n'avaient pas déjà fait un compte-rendu détaillé dans les lettres qu'elles lui avaient envoyées tout au long de l'été. Lettres qui n'avaient été que lues en diagonale avant d'être jetées au feu d'un geste nonchalant.
Mais si elle ne les écoutait que d'une oreille, elle les observait attentivement. Penelope, surtout. La petite blonde lui avait assuré qu'elle ne lui en voulait plus après cette triste histoire, au bal. Lucile, pour sa part, était convaincue du contraire. Mais Liz Rolland, qui savait très bien à combien s'évaluait l'amitié d'un Hayworth, devait être intervenue auprès de sa fille pour qu'elle ne laisse pas une stupide histoire de garçon gâcher une relation si utile. Et Penelope avait retenu la leçon que toutes les filles de bonne famille apprenaient, souvent à leurs dépens, "Croise les genoux, relève la tête et souris".

Lucile lui jeta un regard en coin et sourit. Elle devait enrager, la pauvre.


- Il y avait beaucoup de beaux garçons, chez les nouveaux, dit Amanda, indifférente à ces querelles sourdes et inavouées.

Autrefois elle aussi folle de Lilian, la jolie brune avait laissé tomber ce fantasme chimérique pour s'intéresser à d'autres éphèbes bien plus réels.

Lucile fronça légèrement ses beaux sourcils dorés. Si Amanda continuait à courir le guilledou comme elle le faisait, elle se retrouverait bientôt avec une étiquette des plus affreuses. Et de quoi aurait-elle l'air, elle ? On racontait déjà qu'Amanda avait embrassé un garçon au bal. Qu'elle s'amuse, qu'elle se dégourdisse, mais qu'elle le fasse discrètement, derrière la soie d'un rideau, dans l'obscurité veloutée d'un couloir, comme toutes les grandes dames savent le faire, au lieu de s'afficher toute seule au milieu de la piste de danse pour se retrouver cataloguée avec les plus débauchées.

Et d'ailleurs, de quel feu se sentait-elle prise pour se jeter ainsi à la tête de tout le monde ?


- Si tu avais passé plus de temps à te surveiller qu'à déshabiller ces pauvres garçons du regard, tu te serais rendue compte que ta cravate était dénouée pendant tout le dîner, rétorqua-t-elle sans s'arrêter de marcher.

Amanda lui coula un regard gêné. Penelope prit sa défense.


- Il y en avait de très mignons, tu as raison.

Lucile lui jeta un coup d'oeil amusé.

- Tu fais des infidélités à Lilian, maintenant ?

Penelope se raidit, mais ne dit rien. Bon, elle avait bien appris sa leçon. Lucile estima qu'elle en avait dit assez.

- Oui c'est vrai, concéda-t-elle, il y avait surtout deux roux...des jumeaux...très charmants.

Elle n'en pensait pas un mot, évidemment. Mais Amanda acquiesça vivement, avant de lui saisir le bras au tournant d'un couloir.

- Tu vois ce que je vois ?

Les deux jumeaux. Décidémment, cette histoire de queue de loup marchait vraiment bien. Les trois serpentardes ralentirent leur allure instantanément.

- Et si on allait leur parler ?, proposa Amanda, qui ressemblait à présent plus au loup de Tex Avery qu'à une fille d'ambassadeur sorcier.

- Pour leur dire quoi ?, chuchota Lucile, sourcil haussé.

- Que tu as craqué sur eux !, répondit aussitôt Penelope.

Et sans attendre de réponse, elle rejoignit les deux jumeaux, qui se retournèrent à cet instant précis. Oui, ils avaient du charme, il fallait bien le reconnaître. Mais il y avait justement tellement de garçons "charmants" à Poudlard que la notion même avait perdu tous son sens.

- Elle va vraiment le faire ?, pouffa Amanda en regardant Penelope s'avancer des deux garçons qui la regardaient en ce moment comme le dernier des insectes.

Oh que oui. Penelope Rolland n'avait pas peur du ridicule, surtout quand il s'agissait de se venger, même sourdement


- Bonjour, commença Penelope d'une voix minaudante, mon amie là-bas, elle vous trouve très mignons tous les deux.

Et, du regard, elle désigna Lucile. Qui aurait tout donné pour être n'importe où ailleurs. Elle se contenta de planter ses grandes prunelles ambrées dans les yeux du premier garçon, sans rien dire, un air malicieux peint sur ses traits de porcelaine.
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MessageSujet: Re: Au détour d'un couloir [1er étage]   Au détour d'un couloir [1er étage] Icon_minitimeLun 6 Oct - 23:36

Sans doute Maël s'était-il mal exprimé. Il ne lui semblait pas l'avoir entendu mal articulé la simple syllabe du mot « Pars », mais soit, cela n'était pas impossible. Une chose cependant aurait du indiquer à la jeune fille que ni elle ni l'intérêt qu'elle leur portait n'étaient les bienvenus : le regard que les deux frères portaient sur elle. Ne se sentait-elle donc pas de trop ? Était-elle si bête qu'elle ne comprenait pas une chose aussi simple et aussi évidente que le fait qu'elle dérange ?

Le roux retint un soupir désespéré en la voyant s'approcher d'eux à grands pas. Pour avoir attentivement écouter ce qui se passait, il savait pertinemment qu'il n'y avait personne derrière son frère et lui. La deuxième année ne pouvait guère que se diriger vers les deux jumeaux, au grand dam de ces derniers.

Gabriel resserra l'étreinte de ses doigts sur la main de son sosie, dans son dos. Non par crainte, il y avait bien longtemps qu'un simple bout de futur femme ne l'effrayait plus. De toute façon, après avoir connu Tante Elga, il ne voyait pas comment une créature de sexe féminin arriverait à lui causer une quelconque frayeur. Ce fut donc non pas pour se rassurer, mais pour se contenir qu'il demanda silencieusement de l'aide à son frère. Ce dernier, quoi qu'assez semblable à lui, était tout de même moins prompt à s'emporter.

Son énervement fut cependant de courte durée. Ses airs froids se muèrent vite en surprise, avant de ne devenir qu'un masque neutre, que la méfiance dans ses yeux rendait assez peu avenant. Il fut d'autant plus surpris de la démarche qu'avait effectué l'importune lorsqu'il aperçut Lucile Hayworth Spencer en personne un peu plus loin.

Il s'agissait nécessairement d'une plaisanterie. Il doutait sincèrement que cette personne en particulier envoie quelqu'un transmettre ce genre de message à deux premières années dont le nom ne signifiait plus rien maintenant, excepté peut-être dans le milieu où travaillait son père. Il avait eu l'occasion à plusieurs reprises d'apercevoir celui-ci avec des personnes de la Haute, dans des discussions animées qui ne donnaient pas l'impression que Stevens Heartsmaster leur était inférieur d'une quelconque façon. Mais cela restait un mystère pour les deux garçons comme pour le commun des mortels.

Gabriel se redressa légèrement et lâcha aussi discrètement que doucement la main de son frère, observer avec un léger intérêt et une curiosité grandissante la jeune poupée, cadette de trois sœurs probablement encombrantes vu leur notoriété. Même lui qui n'était pourtant pas intéressé par les potins avait entendu parler du mariage retentissant de Lady Leighton à Versailles, des frasques de Suzanne Hayworth Spencer aux USA ou de la si célèbre mannequin qu'était Miss Righley Hayworth Spencer. L'intérêt que la plus jeune des quatre filles pouvait porter à Maël et lui l'intriguait donc autant qu'il le mettait mal à l'aise.

Que pouvait-il donc répondre ? Que devait-il faire ? La sociabilité n'avait jamais été l'un de ses points forts, les seuls à l'avoir jamais fréquenté réellement étaient son frère et sa cousine, laquelle n'était plus là pour la conseiller. Restait son jumeau, qu'il soupçonnait de ne pas se sentir plus à sa place que lui mais qui avait toujours mieux su se mêler aux autres. Pour autant, ni l'un, ni l'autre n'avaient jamais été dans pareille situation, et il remercia Merlin d'avoir à subir ça en compagnie de son ami et confident de toujours.

Il retint avec peine son envie de fuir à toute jambe, soutenant un instant le regard malicieux de l'amie de l'inconnue avant de détourner le regard vers celle qui était venue à eux. Son esprit semblait paralyser par le doute sur la conduite à tenir et les choses à dire, et le silence de quelques secondes tout juste lui parut une éternité.


« C'est un honneur de voir Mademoiselle Hayworth Spencer en personne s'intéresser à nous. »

L'espace d'un court moment, le roux au premier plan eut envie de se retourner pour sauter au cou de son frère. Son intervention tombait à pic. L'angoisse diffuse créée par la rencontre avec les demoiselle s'estompait déjà, et en un instant, il avait retrouvé son calme. Il suffisait de se souvenir de ce que leur avait dit leur mère : " se montrer humble et courber l'échine juste assez pour être respectueux, mais pas trop pour ne pas ressembler à une carpette ". En somme, se tenir à sa place pour avoir la paix. Un conseil très étrange dans la bouche d'une femme qui n'en faisait qu'à sa tête et dont la fierté n'était plus un secret pour personne.


« Peut-être souhaite-t-elle nous rejoindre ? Elle et votre amie, bien entendu. »

Cette fois, c'était Gabriel qui s'était exprimé, se surprenant lui-même bien qu'il n'en montrât rien. Il avait parler juste assez fort pour être entendu des demoiselles restées à l'écart, sans pour autant hausser le ton de façon démesurée. Ce fut donc assez fier de lui, même s'il prit bien soin de le cacher, qu'il continua.

« Mais nous manquons à tous nos devoirs. Voici Maël Heartsmaster, mon frère jumeau. »

Il se décala un peu, se gardant tout de même de trop s'en éloigner.


« Quant à moi, je me nomme Gabriel. »

Il ne savait même pas où il allait chercher ces phrases qu'il n'avait jusqu'alors jamais prononcé. Certainement les avait-il entendues un jour, et les répétait-il car il se rendait ainsi irréprochable. Pourtant, malgré ses efforts, il ne parvenait pas à garder un visage neutre, et sans s'en rendre réellement compte, il reprit ses airs froids.


Dernière édition par Gabriel S. Heartsmaster le Jeu 9 Oct - 11:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Au détour d'un couloir [1er étage]   Au détour d'un couloir [1er étage] Icon_minitimeMar 7 Oct - 14:44

Déjà lasse du ridicule petit jeu de Penelope, Lucile aurait passé son chemin avec Amanda, la laissant plantée là à s’expliquer comme elle le pourrait avec les deux garçons. Après tout, ce n’étaient que de vulgaires petits nouveaux, des rien du tout dont elle ne voyait pas l’intérêt. Amanda les trouvait peut-être mignons, mais pour Penelope, ils ne devaient rien représenter de plus qu’une possibilité de vengeance pour l’humiliation qu’elle avait subie au bal. Et encore, ce qu’elle comptait faire d’eux restait tout de même très obscur.

Pourtant, l’un des frères réussit à retenir l’attention de Lucile en la reconnaissant instantanément. Ah ? Un bon point pour lui. Certes, ce n’était pas vraiment un exploit. Mais pour deux petits garçons qui devaient sortir d’on-ne-savait quel trou perdu de la campagne, c’était très bien de savoir qui elle était.


- Enchantée, répondit-elle en s’avançant gracieusement vers les deux jumeaux, Amanda à ses côtés, et bienvenue à Poudlard.

- Je suis Amanda Hayes, continua la brunette, qui, malgré son air hautain, ne parvenait pas à dissimuler l’intérêt grandissant que lui inspiraient les frères Heartsmaster.

- Et je suis Penelope Rolland, renchérit Penelope, après un bref coup d’œil à Lucile.

Qui comprit ce qu’elle essayait de faire. En allant aborder deux parfaits inconnus en son nom, alors qu’elle savait bien que Lucile détestait les filles qui se jetaient au cou des garçons, Penelope essayait de l’embarrasser…Bien tenté, elle s’était sentie gênée, oui…mais surtout pour elle.


- Alors, vous vous plaisez, à Poudlard ?, demanda la jeune héritière aux deux garçons, un sourire angélique aux lèvres.

- Elle est préfète vous savez ? reprit Amanda, qui, étonnamment, ne bavait pas encore, on pourrait vous faire une petite visite guidée…

Penelope acquiesça vivement de la tête, pendant que Lucile faisait taire Amanda d’un coup de talon sur l’orteil.

- Ce n'est pas parce que ces garçons sont d'une extrême politesse avec nous qu'il faut abuser de leur temps, répliqua-t-elle d'une voix douce qui tranchait avec la sévérité du regard qu'elle jeta à Penelope.

Mais elle souriait à nouveau, d'un air amusé, quand elle s'adressa aux jumeaux.


- Et d'ailleurs, est-ce que vous parlez comme ça à toutes les filles, ou seulement à celles qui viennent vous importuner sans raison particulière ?
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MessageSujet: Re: Au détour d'un couloir [1er étage]   Au détour d'un couloir [1er étage] Icon_minitimeMar 7 Oct - 17:55

Gabriel haussa un sourcil alors qu'il observait les trois jeunes filles. Si Dame Hayworth, comme il décida de l'appeler avec un soupçon de sarcasme, semblait s'en tenir à son rang, les deux autres se comportaient avec une certaine puérilité et, pour la brunette, une affabilité qui l'effraya assez. Où était-il donc tombé, pour que même les enfants des grands de ce monde en oublie de se comporter comme tel ? Car s'il n'en avait pas dit un mot, cela ne l'avait pas empêché de reconnaître les noms de l'intruse et du fauve affamé.

La voix douce et clairement amusée de celle qui semblait diriger le trio le sortit de ses pensées. Elle posa là une question intéressante à laquelle il convenait de soigner sa réponse. Il ne pouvait tout de même pas lui dire que les seules créatures de sexe féminin qu'ils avaient jamais eu à affronter se comptaient sur les doigts d'une main ? En tout et pour tout, il n'y avait que Georgia, leur mère, leur tante Elga, l'elfe de maison qui servait autrefois de baby sitter et pour finir Mme Guipure. Le reste, relativement restreint, de leur entourage n'avait jamais compté que des hommes. Leur manoir avait beau être fréquenté, les deux garçons ne frayaient pas beaucoup avec leur famille.


« Nous ne voudrions pas vous manquer de respect une nouvelle fois. » répondit donc simplement Gabriel.

Cette réponse-là était un bon compromis entre ses pensées et une réponse convenablement formulée. D'un coup assez fier de lui, il s'autorisa un léger sourire qui disparut vite lorsque son regard croisa celui du fauve. L'animal avait faim, de toute évidence, et il eut l'image fugace de son frère et lui-même entre deux tranches de pain, prêts à être dévorés par la Serpentarde. Réprimant l'élan qui le poussait à fuir la brune à toute jambe, il serra sa main droite sur sa robe et inspira un bon coup. Elle n'allait tout de même pas le manger ! Enfin, il fallait l'espérer.

L'idée de saisir sa baguette pour leur jeter un sort et s'en aller en vitesse lui traversa l'esprit, et il fut tenté d'essayer. L'éclat que provoqua le soleil sur l'insigne de préfète de la blonde devant lui lui rappela cependant qu'il prenait là des risques inutiles, et il desserra son poing. D'une façon ou d'une autre, Maël et lui arriveraient bien à faire partir ce trio de filles aux motivations louches.

Son frère s'avança au moment même où il pensait à lui, et Gabriel se risqua à jeter un œil sur son visage. Celui-ci était d'une neutralité parfaite, quoi qu'effrayante de son point de vue. Il connaissait suffisamment l'énergumène pour deviner qu'il préparait quelque chose, et, suivant le regard de ce dernier, il comprit que cela devait concerner Amanda Hayes. Certain que toute cette histoire irait bien trop loin, il ouvrit la bouche pour prendre la parole...


« Je suis bien conscient que votre temps est précieux, mais mon frère et moi-même sommes curieux de mieux connaître ce château. Bien qu'ayant lu l'Histoire de Poudlard, je pense pouvoir affirmer sans me tromper qu'il y a bien des choses que ce livre ne conte pas... »

... et fut coupé par l'autre Serdaigle. Gabriel lui jeta un regard mi-incrédule, mi-courroucé que son frère ignora superbement. Un peu blessé de voir Maël se préoccuper davantage de la jolie brune affamée que de lui, il hésita à lui écraser le pied avec la même grâce que Lucile lorsqu'elle s'était essayé à cet exercice sur les orteils de sa camarade. Il décida cependant de s'en abstenir, préférant à ce moyen sauvage de se défouler une vengeance plus tardive et élaborée. Une vengeance que son traître de frère apprécierait au moins autant que lui était ravi de devoir supporter un peu plus les trois filles de la maison du Serpent.

Prenant donc sur lui-même, il posa à nouveau ses yeux sur Dame Hayworth, tentant par l'intensité de son regard à ce moment indéfinissable de lui faire comprendre qu'elle devait refuser de les accompagner et garder avec elle ses deux amies. Puis, comme une voix au fond de lui lui signala qu'elle n'en ferait sans doute rien, ne serait-ce que pour se jouer un peu d'eux, il préféra exprimer clairement son avis
.

« Je pense que nous leur ferons perdre du temps Maël. Je suis sûr qu'elles sont très occupées. La préfète a très certainement des obligations à remplir autres que de satisfaire notre curiosité. »

Lâcha-t-il gentiment, bien qu'il fusillât son sosie du regard le temps où il était tourné vers lui. La seule réponse qu'il obtint de celui-ci fut un sourire légèrement amusé, et il préféra chercher de l'aide auprès de Lucile, qu'il somma du regard d'abonder dans son sens. Ou du moins le voulut-il ainsi car ses yeux reflétaient plutôt quelque chose entre la sommation et la supplication.
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MessageSujet: Re: Au détour d'un couloir [1er étage]   Au détour d'un couloir [1er étage] Icon_minitimeMar 7 Oct - 19:53

Si quelqu’un au milieu de ce couloir était au moins aussi consterné que Gabriel, c’était bien Lucile.
Comme elle en avait pris l’habitude, elle affichait un air serein et avenant qui était bien loin de ses fulminations intérieures.
A voir ses traits délicats, n’importe qui aurait pu croire que rien ne lui faisait plus plaisir que la perspective de passer la journée avec ces deux accrochés à ses jupes.

Pourtant, elle enrageait.
Leur faire une petite visite guidée ? Mais bien sûr ! Elle n’avait rien de mieux à faire après tout ! Et pourquoi ne pas leur allumer un petit feu en plein couloir pour brûler des chamallows en leur racontant les plus sinistres légendes de l’Ecole ? Pour qui la prenait-on ?

Amanda lui paierait cher cette proposition. Ne savait-elle donc pas qu’on doit tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler ?
Et cette idiote de Penelope, qui était là à sourire comme une démente.
Ah, les g…Elle s’arrêta tout net. Même en pensée, elle ne pouvait se permettre de se montrer grossière. C’était le premier pas vers la vulgarité. Et c’était déjà bien assez d’une Suzanne dans la famille. Non, rien de ce mécontentement intérieur ne transparaissait sur son visage de porcelaine.

L’un des frères – Gabriel, Maël ? elle n’en savait rien, elle avait entendu leurs pompeuses présentations sans les écouter – accepta l’idée, juste avant que son jumeau ne la refuse. Bon, s’ils pouvaient commencer par se mettre d’accord, ce serait toujours ça de gagné.

Pendant ce temps, Amanda trépignait d’impatience. Elle devait déjà s’imaginer en train d’en coincer un derrière une statue pour lui faire goûter – bon gré, mal gré – son rouge à lèvres à la fraise – une merveille dont elle leur bassinait les oreilles depuis qu’elles s’étaient retrouvées dans le Poudlard Express.

Penelope, quant à elle, ne disait plus rien – ce qui n’était pas plus mal -, attendant sans doute que Lucile réponde quelque chose.

Le regard de la jeune héritière se reporta sur les jumeaux. Plus précisément, sur celui qui s’était dépêché de refuser courtoisement l’offre généreuse d’Amanda.

Et ce qu’elle répondit l’étonna elle-même.


- Oh, mais rien qui ne puisse pas attendre un peu, s’entendit-elle dire de sa voix sucrée.

D’abord, une dame devait se montrer polie. Elle ne pouvait plus se défiler, maintenant que l’un des frères avait accepté cette stupide proposition.

Ensuite, elle n’était pas seulement une dame, elle était aussi préfète. Elle ne pouvait tout de même pas laisser ces pauvres garçons livrés à eux-mêmes, obligés de découvrir par eux-mêmes ce que le château recelait de mystères merveilleux et terrifiants ?

Enfin, et surtout, plus que les raisons précitées, qu’à vrai dire elle aurait balayé pour repartir s’occuper d’autres choses plus intéressantes, c’est ce qu’elle crut lire dans le regard de Gabriel qui la décida à accepter. Nul doute qu’il voulait qu’elle penche de son côté, et elle l’aurait fait avec plaisir si elle n’avait pas cru déceler une sorte d’intimation dans ses yeux. Vraiment ? Croyait-il pouvoir faire ployer Lucile Hayworth de cette façon ?

Et pour bien lui montrer qui était qui, elle alla à l’encontre de ses désirs, même si elle oubliait les siens aussi du même coup.


- Penelope, Amanda ?

Ses deux amies, dont les visages légèrement inquiets s’étaient illuminés en entendant sa réponse, haussèrent les sourcils.

- Allez vous couvrir, il se peut que nous sortions, et vous auriez l’air simplement ridicule si vous vous promeniez avec un nez rouge et des yeux gonflés deux jours après la rentrée.

Amanda ouvrit la bouche pour protester. Elle ne voulait pas lâcher ses nouvelles friandises des yeux !

- Ta ta ta, coupa Lucile sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, retrouvez-nous près du buste de l’enchanteresse Vernacula, au deuxième étage.

Elles s’en allèrent précipitamment, pressées de retrouver les beaux roux, et Lucile attendit qu’elles aient disparu dans l’angle où tout avait commencé pour se retourner vers les deux frères.

- Vous n’auriez jamais dû subir ça, chuchota-t-elle en roulant des yeux.

Il était évident qu’elle n’avait jamais eu l’intention d’aller où que ce soit
.
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MessageSujet: Re: Au détour d'un couloir [1er étage]   Au détour d'un couloir [1er étage] Icon_minitimeMer 8 Oct - 23:45

Le temps qui s'écoulait lui parut une éternité. La préfète lui semblait prendre un malin plaisir à retarder sa réponse, au point qu'il aurait pu compter le nombre de fois où ses yeux cillèrent. Le regard redevenu neutre qu'il déposait sur elle ne reflétait en rien l'inquiétude grandissante qui s'agitait en son sein.

Indifférent au trouble de son frère, Maël semblait boire du petit lait. Son visage encore trop enfantin, habillé pour l'occasion par une malice qu'il ne prenait pas la peine de cacher, il paraissait bien loin de se douter des mille et une promesses de vengeance que fomentait Gabriel contre sa personne. L'idée stupide qui avait germé dans l'esprit de son traître de jumeau ne serait pas sans conséquence.

Après tout, ça n'était pas comme si le château leur était complètement inconnu. Ils pouvaient parfaitement se passer d'un guide humain, celui, écrit, que leur avait rédigé leur cousine disparue suffisait amplement. Certes, ils ne pouvaient pour le moment pas mettre en pratique les nombreux conseils que Georgia leur avait donné, mais avec tous les plans qu'elle avait pu faire, ils n'avaient nul besoin d'aide pour visiter le château.

Cela, toutefois, il ne pouvait pas le signaler devant une tierce personne. L'ouvrage se devait de rester secret, sans quoi le charme qui le protégeait s'avèrerait totalement inutile. De plus, Gabriel n'était pas de ceux qui partageaient leurs affaires lorsqu'elles revêtaient un caractère aussi personnel que ce fameux cadeau de leur amie. Il attendait donc avec une impatience grandissante le moment où les deux jumeaux seraient enfin seuls et où il pourrait exprimer sa façon de penser à son insouciant compagnon.

La voix douce de la préfète le sortit de ses pensées emplies d'idées de revanche. Ce qu'il entendit cependant lui glaça le sang. L'organe si sensible qu'était son cœur rata un battement, prolongeant l'émoi du jeune garçon. Il ferma brièvement les yeux, cachant au quatuor l'horreur qui habitait maintenant ses pupilles. Lorsqu'il les rouvrit, son visage était dénué d'expression clairement identifiable mais s'était durci légèrement.

Loin de se soucier de ça, l'
Animal semblait jubiler, à l'instar de son amie blonde. Étaient-elles donc si aveugles qu'elle ne voyait pas avec quel déplaisir il acceptait cette promenade ? Sans doute s'en souciaient-elles bien peu, trop heureuses d'avoir eu ce qu'elles désiraient. A quoi tout ceci rimait-il au juste ? Gabriel n'avait pas oublier l'intervention de Pénélope, ni ses interrogations premières. Pourquoi une fille comme Lucile Hayworth irait envoyé une amie passer un tel message ? Trop peu habitué aux mesquineries, le petit roux ne comprenait pas bien toute la portée de la chose. Il savait pourtant que ce qui se passait à ce moment-là n'était pas qu'une simple discussion entre camarades d'école. Cela l'ennuyait assez, et attisait sa curiosité.

A nouveau, la voix fruitée de la Serpentarde à l'insigne l'extirpa de ses pensées et il retourna avec ennui à la réalité. Soulagé de voir deux personnes du trio les laisser, pour les rejoindre plus tard au buste d'une sorcière dont l'importance lui échappait, il se détendit légèrement. Tout moment passé loin de la jolie brune était à consommer sans modération aucune. Et rasséréné à l'idée qu'il avait une paix relative pour quelques minutes au moins, il s'autorisa un pâle sourire fugace à l'aveu de la dernière des trois filles restantes, et une remarque sur le comportement des deux autres.


« Elles sont toujours aussi... »

Envahissantes fut le premier mot qui lui vint à l'esprit, mais dans l'idée de ne pas se montrer désagréable, il opta pour un terme moins péjoratif.

« ... enthousiastes ? »

A côté de lui, Maël esquissa un sourire. Le mot était faible, lui, comme Gabriel, avait été un peu mal à l'aise devant l'étrange intérêt que leur portait Amanda Hayes. Il avait toutefois pris e parti de s'en amuser, décidé à voir jusqu'où elle irait, et, accessoirement, décrété qu'il ferait un peu enragé son frère. Que la cadette des Hayworth tienne à maintenir ses deux amies à l'écart ne le dérangeait pas plus que ça.

« Peut-être manquent-elles juste de compagnie, à moins que nous ne servions d'amusement momentané... »

Lâcha le frère de Gabriel en entremêlant discrètement ses doigts à ceux de ce dernier, comme pour s'excuser de s'être amusé avec ses nerfs. Qu'importait que Lucile puisse les voir en cet instant, les deux jeunes sorciers avait toujours eu besoin d'être l'un près de l'autre, de se toucher comme pour s'assurer qu'ils étaient bien là tous les deux. Cela s'était accentué durant ces deux dernières années, au point qu'il était quasiment impossible de les voir l'un sans l'autre.
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Lucile Hayworth
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MessageSujet: Re: Au détour d'un couloir [1er étage]   Au détour d'un couloir [1er étage] Icon_minitimeJeu 9 Oct - 0:40

Lucile, qui s’était presque attendue à voir le premier frère tomber à genoux devant elle en guise de remerciement, ne leur répondit que par un sourire énigmatique.

Penelope Rolland et Amanda Hayes, manquer de compagnie ?
Quand on venait d’une aussi grande famille, et qu’on avait un nom qui pesait autant de millions de livres, on ne manquait jamais de rien, encore moins de compagnie. Surtout dans une école remplie de flatteurs et d’arrivistes comme l’était Poudlard.
Certes, leurs bonnes manières avaient parfois tendance à s’égarer quand elles se retrouvaient face à de beaux garçons, mais elles n’en restaient pas moins des filles de qualité, et, qui plus est, d’une grande beauté.
En fait, elles étaient même stupides de poursuivre les garçons avec des filets englués comme elles faisaient. Leur nom et leur tournure suffisaient amplement à les faire remarquer de n’importe qui.

La jeune fille reprit sa route de son pas de princesse, en murmurant avec un petit regard en coin.

- A votre place, je ferais attention. Elles connaissent vos noms maintenant.

Mais son amusement fut de courte durée.
Elle avait déjà dépassé les deux jumeaux quand un grand brun aux couleurs de Gryffondor se détacha du mur contre lequel il se tenait adossé.


- Lucile Hayworth ?, demanda-t-il avec un sourire qui ne pouvait tromper personne.

Sans répondre à cette grossière apostrophe, Lucile le détailla. Il la dépassait d’au moins trois têtes. Certes, elle n’était pas grande, mais il devait être très âgé. Sixième ou septième année. Ce n’est qu’en entendant des bruits de pas derrière lui qu’elle remarqua que trois autres garçons, aussi grands et menaçants que lui, l’entouraient.

Elle reprit sa marche sans rien laisser paraître de son inquiétude. Qu’est-ce qu’ils lui voulaient ceux-là ? Encore des imbéciles frustrés de n’avoir pas été invités à son bal ?


- Pour les photos dédicacées, il faudra revenir plus tard, lança-t-elle d’un air méprisant.

Un ton très trompeur, puisqu’en réalité elle tremblait. Ces quatre gaillards n’étaient certainement pas venus là pour lui proposer de la ramener dans sa salle commune en toute sécurité.


- Pas si vite, ma jolie, reprit le garçon du milieu en tendant le bras pour l’arrêter.

Elle se figea, et tourna la tête sur le côté, bien décidée à ne plus honorer cet odieux personnage de ses paroles.


- C’était un joli bal, hein ? Il paraît que t’étais en petite bergère…une bergère très mignonne d’ailleurs…
Ses amis ricanèrent.

- Et avec qui t’étais déjà ? Lilian Delcourt, c’est bien ça ?

La poitrine de Lucile s’élevait et s’abaissait au rythme de sa respiration, de plus en plus saccadée. De quel droit se permettait-on de la traiter ainsi ?

- Un joli couple, à ce qu’on m’a dit, ajouta l’un des trois amis, un blond aux cheveux bouclés.
- Oui sauf que Meg, elle l’avait invité ce toquard, reprit le brun, et qu’il l’avait envoyée balader comme une bouse.

Lucile n’y tint plus. Elle leur lança un regard noir.

- Et en quoi ça me regarde, si Lilian Delcourt a du goût ?

Elle voulut repousser le bras tendu mais un troisième garçon, aux cheveux longs et châtains, lui attrapa le poignet pour la retenir. Outrée, et vraiment apeuré, Lucile étouffa un petit cri.

- Il l’a balancée pour y aller avec toi, continua le frère de l’amoureuse éplorée en se baissant, alors écoute-moi bien. Je me fiche que tu sois une sale petite gosse de riche, une peste pourrie gâtée, ma sœur a pleuré à cause de toi, et je vais te faire pleurer toi aussi.

Le garçon aux cheveux longs serrait de plus en plus fort.

- Laissez-moi tranquille, espèce d'idiots !, exigea Lucile en se débattant.
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MessageSujet: Re: Au détour d'un couloir [1er étage]   Au détour d'un couloir [1er étage] Icon_minitimeJeu 9 Oct - 1:34

L'avertissement de la belle ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd. Les deux garçons le notèrent soigneusement dans un coin de leur esprit, fermement décidé à ne pas croiser les deux autres sorcières de sitôt. Ce serait probablement difficile, mais à eux deux, ils y arriveraient forcément. Du moins tentaient-ils de s'en convaincre, chacun de leur côté, inconscients des pensées semblables de leur moitié.

Les deux frères regardèrent la préfète partir sans dire un mot, la gratifiant uniquement d'un signe de tête poli, ponctué d'un sourire de façade pour Maël. Ce dernier disparut sitôt la Serpentarde dos aux garçons, et il en profita pour lancer un regard incertain à Gabriel. Ce dernier détourna bien vite les yeux, comprenant trop bien qu'il était incapable d'élever la voix contre celui qui depuis toujours était son ami et confident. Ça n'était pourtant pas faute de vouloir savoir à quoi il avait pensé en acceptant l'invitation d'Amanda, et il s'apprêtait à lui poser la question – repoussant au loin l'envie de se blottir contre lui, lorsque l'autre Serdaigle l'attira dans ses bras. Un soupir mi-bienheureux, mi-résigné franchit ses lèvres alors que celle de son sosie déposaient sur son front un doux baiser.

Les éclats de voix plus loin dans le couloir ne leur laissèrent cependant pas le temps d'apprécier ce répit. Se séparant l'un de l'autre à regret, il échangèrent un regard empli de lassitude mêlée à l'inquiétude légitime que provoque le ton employé par le Gryffondor. Sans échanger le moindre mot, ils se mirent en marche vers l'origine de ce nouveau dérangement, non par curiosité mais parce qu'ils avaient vu la Préfète partir dans cette direction. Mieux valait aller voir plutôt que jouer les ignorants, et ils courraient assez vite pour aller chercher des secours si besoin était.

Et besoin était.


« J'y vais. Ne fais pas l'idiot. »

Gabriel leva les yeux au ciel à la phrase de son frère et le regarda courir en sens inverse pour aller chercher un adulte. Sans attendre, le roux restant prit sa baguette et la pointa en direction du châtain. Il espérait vivement que la jeune fille ait de bons réflexes et qu'elle pense à sortir sa baguette, car si elle ne le faisait pas, il ne voyait pas bien comment ils allaient s'en sortir. Faire un séjour à l'infirmerie le lendemain de la rentrée ne le tentait pour ainsi dire pas du tout.

« Petrificus totalus ! »

Sitôt qu'il eût crié, trois têtes se tournèrent dans un même élan vers lui, alors que le propriétaire de la quatrième atterrit sans grâce sur le sol dans un bruit qui fit sursauter le Serdaigle. Toutes les fois où il s'était essayé à lancer ce sort, son cobaye (son frère en l'occurrence) tombait sur des coussins. Le choc d'un corps sur des dalles de pierre produisait un son désagréable à ses oreilles d'enfants, et il eut presque – presque – pitié pour l'agresseur.

« Fichez-lui la p... »

Il évita de justesse le sort informulé de l'un des garçons, remerciant silencieusement son père pour avoir forcé ses enfants à faire des assouplissements régulièrement. Au moins, le première année pouvait compter sur sa souplesse.

Il lança le sortilège de Cheveux Drux sur le brun, espérant que ça le gênerait assez pour permettre une retraite stratégique de la blonde et de lui-même. Ce fut sans compter sur l'entrainement des rouge et or, et l'enchantement rebondit sur le bouclier que le plus âgé venait de conjurer. Gabriel se promit d'apprendre à utiliser ce sort-là, qui paraissait bien pratique, et attrapa la préfète qu'il tira vers lui sans ménagement pour lui éviter un Petrificus totalus franchement mal venu.


« Finite incantatem. »

Les choses s'annonçaient mal. Le blond venait se rendre au châtain toute sa mobilité, et à deux contre quatre, le première année se dit qu'ils ne feraient pas long feu. A moins que la Serpentarde n'ait des cartes dans sa manche à dévoiler...
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MessageSujet: Re: Au détour d'un couloir [1er étage]   Au détour d'un couloir [1er étage] Icon_minitimeDim 12 Oct - 10:52

Des cris, des éclairs, des corps qui tombent…Les années de cours de bonnes manières et de maintien ne purent empêcher Lucile de perdre son sang-froid pour la première fois.

L’agressivité des quatre Gryffondor la clouait sur place. Jamais elle n’avait été confrontée à une telle violence, aussi directement. Bien sûr, les gardes du corps qui surveillaient les résidences familiales et qui accompagnaient chaque membre de la famille dans le moindre de ses mouvements laissaient deviner que le monde n’était peuplé que de gentils poneys gambadant joyeusement dans des prés de toutes les couleurs, mais c’était la première fois de sa vie que Lucile se faisait attaquer personnellement, et aussi violemment.

Choquée, elle se laissa faire sans rien dire quand Gabriel la tira brusquement vers lui. Tremblante comme une feuille, elle se laissa même aller jusqu’à se cacher le visage sur son épaule pour ne plus rien voir de tous ces éclairs qui faisaient bien plus peur que pendant les cours.

Ce n’est que quand elle se surprit à se blottir contre lui qu’elle se réveilla. Le rouge lui monta aux joues, et elle s’écarta d’un geste.


- Assez !, cria-t-elle en tapant du pied.

Les quatre Gryffondor qui s’avançaient en ricanant la regardèrent un instant, surprit, puis eurent des rictus de mépris.
Lucile tremblait toujours de tous ses membres, mais la colère l’aveuglait. Ils avaient osé s’en prendre à elle, Lucile Hayworth, ils avaient osé la malmener !


- Regardez, bande de trolls !, reprit-elle avec des sifflements de chats furieux en pointant sa poitrine, vous voyez le petit P, là ? Il veut dire que je suis préfète !

Le blond aux cheveux bouclés haussa les sourcils. Ils n’avaient plus l’air aussi sûrs d’eux.

- Oh vous n'aviez pas remarqué ça ? Comme c'est bête. Essayez d’approcher d’un pas et j’enlève deux cents points à votre stupide maison !

Elle lança un regard mauvais au brun.

- Je suis sûre que ton idiote de sœur sera très appréciée quand tout le monde saura que c’est grâce à elle que vous commencez l’année avec un score négatif !

Ils se regardèrent entre eux.

- C’est bon, on voulait juste rigoler, lança celui qui l’avait attrapée.

- Allez venez, reprit le brun en faisant demi-tour, après avoir lancé un dernier regard noir à Gabriel, toi le roux on t’a dans le collimateur.

Les quatre garçons s’éloignèrent lentement, en ricanant. Toujours tremblante, Lucile s’adossa au mur en se repassant la scène au ralenti.
Elle se sentait humiliée. Elle ne savait pas encore comment, mais il fallait que ces quatre abrutis paient.

Son regard furieux tomba sur Gabriel et son visage s’empourpra.


- Merci, murmura-t-elle en regardant ailleurs.

Elle ne savait pas à qui elle en voulait le plus. Aux quatre Gryffondor qui l’avaient humiliée, ou à Gabriel qui en avait été témoin.
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MessageSujet: Re: Au détour d'un couloir [1er étage]   Au détour d'un couloir [1er étage] Icon_minitimeSam 18 Oct - 16:33

Un soupir de soulagement s'échappa d'entre ses lèvres à mesure que les quatre gryffondors s'en allaient. Après s'être montré si courageux, il se rendait bien compte qu'il n'allait s'être attiré que des ennuis avec toute cette histoire. Maël n'avait pas eu tort de lui dire de ne pas faire l'idiot, mais s'il s'était retenu...

Le roux jeta un oeil sur la blonde rougissante. Un fin sourire étira ses lèvres, mais il s'empressa de le faire disparaître. Nul besoin d'asticoter plus la jeune fille, elle était sans doute bien assez sur les nerfs. Il réprima son envie de lui demander si ça allait maintenant qu'Ils n'étaient plus là et rangea plutôt sa baguette pour s'occuper.

Cette situation le mettait mal à l'aise. Il était fier de lui, tout en se disant qu'il n'avait pas été très utile au final. Une part de lui lui rappela sombrement qu'il n'avait que 11 ans et qu'avoir pu tenir tête à des sixièmes et septièmes années tenait du miracle. Une autre partie de lui lui recommandait de ne pas trop se reposer sur ses lauriers, compte tenu de la promesse que les agresseurs lui avaient fait. Il déglutit. Ca n'allait vraiment pas être une partie de plaisir d'étudier à Poudlard !


« Gabriel !! »

Une tornade rousse lui sauta littéralement dessus et le serra de toutes ses forces avant de le lâcher pour l'inspecter minutieusement. Quand enfin il put apercevoir la mine soucieuse de Maël, le frère de ce dernier grimaça un peu. Ce qu'il pouvait être protecteur tout de même ! Non qu'il s'en plaigne, ça l'amusait plutôt, mais il avait bien manqué de l'étouffer en l'attirant contre lui !

« Je vais bien.
- C'est ce que je constate. Tout semble être redevenu calme par ici. »

Surpris par la voix, le Serdaigle releva la tête et croisa le regard améthyste du professeur de sortilèges. Tout en suivant son regard sur sa main, il se rendit compte qu'il avait toujours sa baguette dans la main. Il la rangea d'un geste prompt, l'air de rien, tout en sachant que l'adulte n'était pas dupe. Qu'importe, il n'était pas en tort après tout.

Gabriel jeta un regard en coin à la préfète. Rasséréné à l'idée qu'elle semblait s'être reprise*, il tenta d'expliquer ce qui s'était passé au professeur. Une explication rapide et concise suffirait eut-être à le faire partir ? Il voulait y croire.


« Quatre garçons de Gryffondor s'en sont pris à... à la préfète. Maël est allé vous chercher. J'ai essayé de m'interposer pour qu'ils la laissent tranquille, mais ils ne sont partis qu'après qu'elle les ait menacés de leur faire démarrer l'année avec un score négatif. »

Voilà. C'était bref et il avait tout dit. Sauf pour la menace contre lui, mais ça n'était pas ça qui comptait le plus. Et puis il allait s'en débrouiller. Il ne savait pas comment, mais il s'en débrouillerait. Donc dans l'immédiat, il se contenta de jeter un regard innocent sur le professeur aux longs cheveux blonds. Ou blancs ? La lumière extérieure ne lui permettait pas de trancher sur cette question. Il baissa donc les yeux.

« Je vois... »

Une main se glissa dans la sienne, et il raffermit son emprise sur les doigts fins de son double. Il était bon de le savoir là.


« Miss Hayworth, vous feriez bien d'en parler à votre directeur de maison ou à celui des Gryffondors. »

Ah ! L'ancien enchanteur allait partir alors ? Ils allaient pouvoir enfin retourner dans la salle commune, dans leur tour ? Il croisa les doigts de sa main libre.

« Les garçons, j'aimerais vous parler. »

Raté. Le repos des braves n'était pas pour maintenant selon toute vraisemblance et, la mort dans l'âme, les jumeaux hochèrent la tête à l'unisson, arrachant un sourire amusé à l'homme aux yeux étranges. Celui-ci sembla jugé que c'était suffisant et leur fit signe de le suivre tandis qu'il repartait en sens inverse. Le roux qui était venu en aide à la Serpentarde salua cette dernière d'un signe de tête appuyé avant de presser le pas pour rattraper l'adulte...

* [ HRP : J'pense que c'est le cas, mais si ça ne va pas, j'éditerai. ]
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